Foulques III d'Anjou





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Foulques III d'Anjou

Illustration.
Titre
Comte d'Anjou
987 – 1040
Prédécesseur

Geoffroy Ier d'Anjou
Successeur

Geoffroy II Martel
Biographie
Titre complet
Comte d'Anjou
Dynastie

Ingelgeriens
Date de naissance
vers 965/970
Date de décès
21 juin 1040
Lieu de décès

Metz
Père

Geoffroy Ier d'Anjou
Mère
Adèle de Vermandois
Conjoint
Elisabeth de Vendôme
Hildegarde de Haute-Lorraine de Sundgau
Enfants
Adèle
Geoffroy II Martel
Ermengarde Blanche
Comte d'Anjou

Foulques III[1],[2], dit Foulques Nerra (« le Noir »), en raison de son teint sombre, né vers 965/970 et mort à Metz le 21 juin 1040, fut comte d'Anjou de 987 à 1040. Il a marqué l'histoire de son temps par sa violence et les actions entreprises pour se racheter de ses crimes.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Mariages et enfants


    • 1.2 Mort et postérité




  • 2 Un bâtisseur


  • 3 Notes et références


  • 4 Annexes


    • 4.1 Bibliographie


    • 4.2 Liens externes







Biographie |


Foulques est de la famille des Ingelgeriens et fils de Geoffroy Ier Grisegonelle, comte d'Anjou, et d'Adèle de Vermandois[3]. À son avènement, Foulques III Nerra, le nouveau comte d'Anjou, est un personnage d'un naturel violent et d'une énergie peu commune, « un des batailleurs les plus agités du Moyen Âge », selon la formule de l'historien Achille Luchaire.


Il se montre souvent cruel, mais ses remords sont à la hauteur de ses crimes : il multiplie les abbayes dans ses domaines et part, à trois reprises, pour la Terre sainte (1002, 1008 et 1038), pour laver ses nombreux péchés et se faire pardonner ses crimes. En effet, on l'accuse, entre autres, d’avoir commandité l'incendie de la ville d'Angers, survenu quelques jours après avoir fait brûler vive son épouse qu'il avait accusée d'adultère. Poursuivi par la haine publique et par le cri de sa propre conscience, il a l'impression que les nombreuses victimes immolées à sa vengeance ou à son ambition, sortent la nuit de leurs tombeaux pour troubler son sommeil et lui reprocher sa barbarie.



Lors de son dernier pèlerinage à Jérusalem, il se repent en avançant vers le Saint-Sépulcre torse nu et flagellé par deux serviteurs qui sur son ordre scandent :



« Seigneur reçois le méchant Foulques, comte d'Anjou qui t'a trahi et renié. Regarde mon âme repentie, ô Jésus-Christ[4]. »



Les pèlerinages entrepris par le comte d'Anjou à Jérusalem lui valurent les surnoms d'« Ancien » et de « Jérosolomitain » dans les chroniques manuscrites après sa mort[5],[3].


À l’ouest, il s’oppose à son beau-frère Conan Ier, comte breton de Rennes, qu’il bat et tue le 27 juin 992 à Conquereuil. Cette victoire lui permet d’occuper le comté du Maine et la Touraine et d'installer un vassal, le vicomte de Thouars à Nantes. Il est en lutte également avec le duc Richard II de Normandie.


Vers 1001, lors de la prise de la forteresse de Montsoreau, il décide de la donner et non pas de la confier à son plus fidèle vassal, Gautier de Montsoreau, et crée ainsi la première seigneurie d'Anjou. Cette décision autant politique que stratégique lui assurera une défense plus efficace du territoire[6]. La forteresse de Montsoreau ne sera d'ailleurs pas reprise.


Il agrandit son domaine au détriment du Poitou, en conquérant les Mauges, et y fait construire en 1005 le château de Montrevault.


Son principal ennemi à l’est est le comte Eudes II de Blois, mais une alliance avec les rois capétiens lui permet de le tenir en échec. Il est vainqueur de celui-ci à la bataille de Pontlevoy le 6 juillet 1016[7]. Il confie ensuite la garde de ses vastes domaines à son « bouillant » chef de guerre Lisois d'Amboise, qu'il nomme sénéchal d'Anjou.




Ruines de l'ancienne forteresse de Langeais.


Pendant toutes ses années de règne, il guerroie sans cesse contre les Bretons, contre la maison de Blois, protégeant son comté, allant de Vendôme à Angers en passant par Château-Gontier, Loches, Montbazon, Langeais ou Montrichard. On lui doit plus d'une centaine de châteaux, donjons et abbayes, dont le château médiéval de Montrésor[8].


En 1007, Foulques Nerra fonde l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches. Le comte d'Anjou a également fait ériger le donjon de Langeais, forteresse bâtie en 994 et dont les ruines se trouvent toujours au château de Langeais[7], ainsi que l'étang Saint-Nicolas à Angers, qu'il fait creuser vers l'an 1000. Aux côtés d'Aldebert Ier, comte de la Marche, Foulques s'empare de Tours une première fois en 990[9]. Néanmoins, la même année, la population tourangelle entre en révolte et il se fait chasser de la ville[9]. En 997, après l'avoir assiégée, le comte d'Anjou et ses troupes investissent à nouveau la capitale tourangelle[10],[7].


À la fin des années 1030, après la mort d'Eudes II, la ville de Chinon est prise à son tour par le comte d'Anjou. Cependant, ces possessions se révèlent être de courte durée[11]. Son fils Geoffroy parvient à reprendre Tours et Chinon en 1044[12],[13].



Mariages et enfants |


Il épouse en premières noces Élisabeth de Vendôme, fille de Bouchard le « Vénérable », comte de Vendôme, et d'Élisabeth Le Riche, comtesse de Corbeil et de Melun. De ce mariage était née une fille, Adèle, comtesse de Vendôme, mariée à Bodon de Nevers.


Selon certaines sources, parce que cette première épouse ne lui avait pas donné d'enfant mâle pour lui succéder, il l'accuse d'adultère et la fait juger par un tribunal complaisant qui la condamne à être brûlée vive[14]. D'autres disent qu'elle serait morte brûlée vive[15] lors de l'incendie d'Angers vers l'an mil, mais cette version bien que citée par la chronique de Saint-Aubin d'Angers, est mise en doute.


Il épouse ensuite vers 1001 Hildegarde de Haute-Lorraine de Sundgau. Le seul document qui en parle et qui précise qu'elle est originaire de Lotharingie et d'ascendance royale, est le cartulaire de l'abbaye Notre-Dame-de-la-Charité ou Ronceray qu'elle a fondée en 1028.


Foulques Nerra et Hildegarde de Haute-Lorraine de Sundgau donnèrent naissance à :




  • Geoffroy II Martel (1006 † 1060), comte d'Anjou et de Vendôme.


  • Ermengarde Blanche, mariée à Geoffroy II Ferréol, comte du Gâtinais, puis à Robert Ier le Vieux, duc de Bourgogne.



Mort et postérité |


Foulques Nerra meurt à Metz alors qu'il rentre de son dernier voyage en Palestine. Son corps est enterré dans l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches. Le 9 juillet 1870, des fouilles ont lieu dans l'abbaye, et les archéologues chargés du chantier exhument une tombe contenant un crâne et quelques ossements, qui sont attribués à Foulques Nerra[16],[17]. Après une opération de sondage archéologique réalisée au niveau de la partie sud du transept de l'abbaye, la tombe est à nouveau ouverte en 2007, et une expertise, menée au CHU de la Pitié-Salpêtrière[17], conclut que les restes retrouvés en 1870 ne sont pas ceux du comte d'Anjou[18].


Foulques Nerra est cité dans La Chronique des comtes d'Anjou[19], texte écrit de 1100 à 1140 par un moine angevin, à la demande de Foulques le Réchin.



Un bâtisseur |


Foulques Nerra passe sa vie à fortifier ses terres par des constructions imposantes, un peu partout en Anjou, Touraine et Poitou. C'est lui qui fit construire les forteresses de Loches, Langeais, Montbazon, Montrésor, Semblançay et même des abbayes (Beaulieu-lès-Loches). Il est célèbre pour ses hauts donjons carrés d'une trentaine de mètres que l'on voit de loin toujours aujourd’hui.


C'est toujours lui qui fait bâtir les châteaux de Montrichard, Villentrois, Loudun, Moncontour, Brissac, Baugé, Durtal, Château-Gontier.


Il construit l’église St-Nicolas et l’abbaye du Ronceray à Angers, l’église St-Aubin à Blaison.




Notes et références |




  1. « Foulques III », sur Medieval Lands.


  2. Père Anselme, « Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France des Pairs, Grands officiers de la couronne et de la Maison du roi ; et des grands barons. », sur BnF Gallica, Paris, 1730.


  3. a et bIsabelle Chiraud, « Foulques Nerra, le Jérosolomitain du Val De Loire », La Renaissance lochoise,‎ 26 mai 2015(lire en ligne, consulté le 13 septembre 2017).


  4. Alain Gilles Minella, Aliénor d'Aquitaine, Perrin, 2004, p. 62.


  5. « Xe siècle - Foulque Nerra, comte d’Anjou (987). », sur le site des archives départementales de Maine-et-Loire (consulté le 14 septembre 2017).


  6. O. Guillot, Le comte d'Anjou et son entourage au XIe siècle, Paris, Picard, 1972.


  7. a b et cMarcel Deyres, « Les châteaux de Foulque Nerra. », Bulletin Monumental, Société française d'archéologie, t. 132, no 1,‎ 1974, pages 7 à 28 (DOI 10.3406/bulmo.1974.5281, lire en ligne, consulté le 13 septembre 2017).


  8. Robert Ranjard, La Touraine archéologique : guide du touriste en Indre-et-Loire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, 1930 (réimpr. 1986), 9e éd., 733 p. (ISBN 2 855 54017 8), p. 488.


  9. a et bAlexandre Salies, « Chapitre V », dans Alexandre Salies, Histoire de Foulques-Nerra Comte d'Anjou, 1874(lire en ligne [PDF]), pages 26 à 29.


  10. Alexandre Salies, « Chapitre X », dans Alexandre Salies, Histoire de Foulques-Nerra Comte d'Anjou, 1874(lire en ligne [PDF]), pages 42 à 45.


  11. Alexandre Salies, « Chapitre XXII », dans Alexandre Salies, Histoire de Foulques-Nerra Comte d'Anjou, 1874(lire en ligne [PDF]), pages.


  12. (en) John Bagnell Bury, The Cambridge Medieval History : Maps III. Germany and the Western Empire., vol. 3, Plantagenet Publishing, 1922, 700 p. (lire en ligne), pages 94 à 98.


  13. Jean Favier, « Les ambitions angevines », dans Jean Favier, Les Plantagenêts : Origines et destin d'un empire (XIe – XIVe siècle), Fayard, 6 octobre 2004, 962 p. (lire en ligne), pages 50 et 51.


  14. Hommes et cités du Val de Loire, 1966(lire en ligne), p. 20.


  15. Revue de l'Anjou et de Maine-et-Loire, Conseil général du département et Conseil municipal d'Angers, 1853(lire en ligne).


  16. Alexandre de Salies, Histoire de Foulque Nerra (lire en ligne), note CXXXII.


  17. a et bPhilippe Charlier, « Foulques Nerra », dans Philippe Charlier, Le roman des morts secrètes de l'histoire, Editions du Rocher, 20 mai 2011, 192 p. (lire en ligne), page 25 à fin chapitre.


  18. Philippe Charlier et David Alliot, « 25 - Le saigneur d'Anjou : Le tombeau de Foulques Nerra III », dans Quand la science explore l'histoire, Tallandier, 256 p. (lire en ligne), page 81 à fin chapitre.


  19. « la Chronique des Comtes d'Anjou ».



Annexes |



Bibliographie |


  • C. Thévenot, Foulque III Nerra, Comte d'Anjou, Tours, Éditions de La Nouvelle République, 1987(ISBN 9782868810717)


Liens externes |




  • (fr) Chronique des exploits des comtes d'Anjou.


  • (fr) Alexandre de Saliès, Histoire de Foulque Nerra, comte d'Anjou, 1874


  • (en) Foulques III d'Anjou




















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